Il existe en Occitanie un réseau d’acteurs en viticulture biologique proposant plusieurs formations spécifiques, pour se convertir au bio. C’est le cas notamment de la Chambre d’Agriculture de l’Hérault. Explication avec Emma Carrot, conseillère viti-bio.
La Chambre d’Agriculture de l’Hérault propose une formation « conversion et conduite d’un vignoble en agriculture biologique ». Il s’agit d’une formation de deux jours, s’adressant aux viticulteurs qui ont un projet de conversion et qui ne sont pas encore passés en agriculture biologique. « Cette formation a notamment pour but d’aider les vignerons à définir leur projet, car même si la plupart du temps les projets sont bien réfléchis, parfois il arrive que certains vignerons n’aient pas pensé à tout ni anticipé l’investissement technique et matériel qu’implique la conversion », explique Emma Carrot, conseillère viti-bio à la Chambre d’Agriculture de l’Hérault. « Ces différents points de blocages sont ainsi analysés en ouverture de la formation par le biais d’un diagnostic personnalisé », précise-t-elle. « Avant d’aborder les questions de fond, nous démarrons la formation par une grille d’auto-positionnement pour permettre au vigneron d’identifier les points faibles et les points forts de son projet ».
Connaître les différentes démarches à effectuer
Suite à ce premier diagnostic, les organisateurs de la formation orientent le contenu de la formation sur les questions administratives. « Nous décryptons tout d’abord la réglementation de l’agriculture biologique et proposons divers documents susceptibles d’aider les vignerons dans leur démarche, par exemple le guide de l’INAO dans lequel se trouve toute la liste des produits autorisés. Après quoi, nous abordons la partie “démarches à effectuer” : comment réaliser ma notification auprès de l’Agence bio, auprès de quel organisme faire ma demande de certification, quelles sont les démarches à prioriser… Cette partie est très attendue par les vignerons car il s’agit pour eux de comprendre comment passer concrètement en bio » analyse la conseillère. La formation apporte par ailleurs un éclairage sur les différentes aides à la conversion. « Il s’agit déjà de rappeler les différentes subventions qui existent, car certains par exemple ne savent pas qu’ils peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt » remarque Emma Carrot. Les organisateurs précisent également les différents critères à respecter selon les aides, afin que les vignerons puissent vérifier leur éligibilité.
Maîtrise des techniques de la viticulture biologique
La deuxième journée de formation est consacrée à l’aspect technique de la viticulture biologique et plus particulièrement au travail du sol et à l’enherbement. « Christophe Auvergne, conseiller en agro-équipement, intervient afin de présenter l’outil Intercep. Il explique son fonctionnement, les différents réglages possibles mais également à quel moment l’utiliser » précise la conseillère. La formation aborde également les techniques de protections phytosanitaires du vignoble en agriculture biologique : description des diverses maladies et des moyens de lutte en AB. « L’objectif est de revoir les stratégies de traitement et savoir quel produits utiliser en bio ». La formation se termine par l’échange avec un viticulteur passé en bio. « François Garcia, viticulteur et président de la cave coopérative de Quarante, fait une intervention sur l’aspect économique d’une conversion bio. Il revient notamment sur l’augmentation des coûts de production et témoigne de sa propre expérience » conclut Emma Carrot.
Les prochaines sessions de cette formation sont prévues le 5 et le 12 février puis avril 2019.
Renseignements : 04 67 20 88 40