Dans l’Antiquité, le vin et la religion entretiennent des rapports étroits. Symbole de résurrection et de vie éternelle, la vigne est rattachée à des mythes, voire parfois à des pratiques rituelles ou sacrificielles, et suscite toute une symbolique. Elle est gage de félicité après avoir donné une abondante vendange et semble mourir en hiver pour renaître au printemps. Métaphore du sang versé, symbole du partage, le vin joue quant à lui le rôle de trait d’union entre le divin et les hommes.
Dans le Latium antique, une des trois grandes aires de civilisation dans l’Italie antique, cette influence mystique se traduit notamment par deux grandes fêtes religieuses dédiées au vin.
Les vinalia priora, le 23 avril, avaient pour objet de détourner la colère divine des grappes mûres et d’éviter ainsi les averses violentes et les pluies d’orages ; on ouvrait alors des fûts remplis l’automne précédent et un prêtre répandait sur le sol une coupe de vin, offrant une libation à Jupiter devant le temple de Vénus également patronne de cette fête associée à la consommation du vin.
Les vinalia rustica, le 19 août, inauguraient les vendanges ; des agneaux étaient immolés avant que la première grappe ne soit coupée.
Ces deux fêtes sont dédiées à Jupiter, maître des cieux et des conditions météorologiques, et secondairement à Vénus, pour sa relation étroite avec la végétation. Dans la Grèce Antique, le vin est également représenté par Dionysos, dieu grec du vin et de l’ivresse. Il est alors un véritable objet du culte partout dans le monde et vénéré sous des noms divers et variés : Spendaramet (Arménie), Moloch (Syrien), Ammon (Libye), Shiva en Inde, Osiris en Égypte, Gilgamesh à Babylone, Liber Pater en Italie, puis remplacé par Bacchus par les romains…