Non, recracher son vin n’est pas incorrect !

Une campagne de publicité volontairement conçue pour interpeller © Vins et société

Recracher le vin au cours d’une dégustation est un geste essentiel pour les professionnels du vin. Pourtant, peu de gens osent le mettre en pratique, y compris les amateurs de vin eux-mêmes.
Une enquête conduite par Vin et Société, a ainsi montré que 85 % des consommateurs interrogées ne connaissent pas les techniques liées à ce geste et que 50 % pensent que le fait de recracher serait synonyme de perte d’arôme et donnerait une impression d’inachevé. Pire, de nombreux consommateurs voient dans ce geste une impolitesse voire carrément une offense vis-à-vis du vigneron !

Une campagne qui interpelle

Pour remédier à ces idées reçues, une campagne d’information a été lancée début juillet. Incarnée par les hommes et les femmes de la filière, elle est accompagnée d’une accroche volontairement choisie pour interpeller : “ Tous ceux qui recrachent mon vin l’adorent ”.
Cette campagne s’adresse à la fois aux novices, buveurs occasionnels ou amateurs éclairés. L’objectif, faire un peu de pédagogie auprès du public en lui enseignant “ l’art de recracher ” son vin lors d’une dégustation.

Comment recracher son vin ?

La campagne propose par ailleurs quelques conseils de base pour pratiquer avec finesse ce geste pourtant si peu élégant :

1. Prendre une petite gorgée de vin sans l’avaler (sinon, c’est raté).
2. Pencher légèrement la tête vers l’avant pour que le vin aille dans la partie inférieure de la bouche.
3. Faire tourner le vin dans la bouche, silencieusement si possible.
4. Faire entrer un filet d’air en aspirant, sans avoir peur de faire un peu bruit. C’est la technique du “grumage” (voir Dico).
5. Baisser la tête et se placer au-dessus du crachoir. Eviter le centre du crachoir (pour les éclaboussures), surtout s’il est déjà bien plein.
6. Pincer légèrement les lèvres comme pour former un « o » et donnez un peu de pression au jet, qui sera alors plus net.

Le saviez-vous ?
Les premiers crachoirs apparaissent pour la première fois en 1546. Le médecin attaché à la cour du roi François 1er, met alors à la disposition des gentilshommes une petite boîte placée sur leur table de nuit pour soulager leurs bronches.
L’usage du crachoir se popularise à partir de 1882 pour lutter contre la propagation de la tuberculose et d’autres maladies pulmonaires infectieuses. Les patients des sanatoriums se déplaçaient alors avec leur crachoir de poche, individuel bien sûr. 
Dans les années 1900, le crachoir devient peu à peu un objet usuel avec l’apparition du tabac à chiquer. Il s’agissait alors de mâcher un morceau de tabac pour en extraire le jus, tout en crachant régulièrement le surplus, d’où la nécessité du crachoir !
Ce mode de consommation du tabac a perdu sa popularité au début du 20e siècle au profit du tabac à fumer, plus convenable en société.
Aujourd’hui, le crachoir est principalement utilisé en œnologie.

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