Une aire d’appellation étendue
Située au nord-est de Montpellier, l’aire de l’appellation des Terrasses du Larzac est organisée en forme de V, d’une superficie de 45 km sur 20 km et s’étend sur 32 communes adossées aux reliefs du Causse du Larzac : Aniane, Arboras, Argelliers, Le Bosc, Brissac, Causse-de-la-Selle, Ceyras, Gignac, Jonquières, Lagamas, Lauroux, Mérifons, Montoulieu, Montpeyroux, Moulès-et-Baucels, Murles, Octon, Pégairolles-de-Buègues, Pégairolles-de-l’Escalette, Poujols, Puéchabon, Saint-André-de-Buègues, Saint-André-de-Sangonis, Saint-Félix-de-Lodez, Saint-Guiraud, Saint-Jean-de-Buèges, Saint-Jean-de-Fos, Saint-Jean-de-la-Blaquière, Saint-Privat, Saint-Saturnin-de-Lucian, Soubès, Usclas-du-Bosc.
Un climat particulièrement frais
L’appellation des Terrasses du Larzac est sous l’influence du climat méditerranéen, mais celui-ci est beaucoup moins marqué qu’ailleurs, en raison de sa situation géographique. L’appellation est en effet éloignée de la mer et donc très peu soumise au vent marin. Par contre, sa proximité directe avec le plateau montagneux du Larzac la soumet aux vents et aux températures fraîches. « C’est ce qui explique qu’ici les amplitudes thermiques jour/nuit sont très marquées et peuvent atteindre plus
de 20 degrés en été » explique Eric Ajorque, président du syndicat de l’appellation. « Ce phénomène favorise, la nuit, un véritable repos végétatif, ce qui permet à la vigne de ne pas être en surchauffe toute la journée. Cela permet aussi une maturation lente et progressive des raisins, laquelle est bénéfique pour la complexité aromatique et la fraîcheur des vins » remarque-t-il.
Des sols extrêmement variés
Le terroir, caractérisé par des dénivelés importants entre les zones de piémonts et les reliefs, est par ailleurs protégé par de grandes falaises calcaires où culmine à plus de 850m le Mont Baudile. « L’altitude moyenne se situe entre 80 et 150 mètres avec un maximum à 400 m sur la commune de St Privat » précise Eric Ajorque.
Outre les éboulis calcaires omniprésents, les sols de l’appellation sont très variés : sable, argile, cailloux, ruffes rouges mais également galets… « La typologie des sols peut être considérablement différente d’une parcelle à une autre. Autour du Salagou, on peut par exemple trouver des schistes, tandis qu’autour d’Aniane les sols argilo-calcaires sont, eux, prédominants. C’est d’ailleurs ce qui fait la richesse de notre terroir » souligne le président
du syndicat.
De nombreux assemblages possibles
Afin d’exprimer au mieux la personnalité de chaque type de sol et révéler toute la grandeur de leur terroir, les vignerons des Terrasses du Larzac peuvent composer parmi 5 cépages autorisés : grenache, syrah, mourvèdre, cinsault, carignan.
L’assemblage d’au moins trois cépages est obligatoire et des règles strictes s’appliquent : les cépages syrah, grenache noir et mourvèdre doivent représenter au minimum 60 %, et au maximum 75 %. La syrah et /ou le mourvèdre doivent atteindre 20 % minimum.
Le cinsault ne peut dépasser 30 % et le carignan est limité à 40 %. « Le carignan est un cépage rarement utilisé en Languedoc. Pourtant c’est l’un des cépages emblématique de notre terroir où il s’épanouit particulièrement bien. Il donne d’ailleurs des vins remarquables » constate Eric Ajorque.
Des vins pour le plaisir de tous
Dans le verre, les vins de l’appellation Terrasses du Larzac présentent une robe brillante, avec de belles intensités de couleurs allant du rouge rubis à violine. Le bouquet est souvent dominé par des arômes de garrigues, de laurier et de thym. Ces vins réputés pour leurs fraîcheurs et leurs équilibres, se révèlent souvent épicés et légèrement tanniques. La plupart d’entre eux ont un bon potentiel de garde (3 à 5 ans voire plus). «L’objectif, porté par l’appellation, est de proposer des vins à la fois accessibles et complexes. Des vins à grand potentiel de garde, mais également à consommer rapidement. C’est d’ailleurs notre réflexion et notre défi permanent : réaliser un vin à déguster tout de suite avec une vraie profondeur, une vraie complexité, et une vraie longueur. C’est un travail de tous les instants! » révèle Eric Ajorque.
Des vins particulièrement valorisés
Aujourd’hui, l’appellation est portée par une centaine de producteurs dynamiques et audacieux, qui n’hésitent pas à aller à la rencontre des consommateurs et des professionnels. « Chaque année au mois d’avril nous organisons l’événement “Tous en Terrasses”. L’objectif est de promouvoir notre travail, notre passion, et faire découvrir notre appellation en faisant déguster nos vins ».
Organisé sur Montpellier depuis quelques années, l’événement s’est exporté sur Toulouse et à Paris. « Dernièrement, une étude du CIVL a démontré que les Terrasses du Larzac étaient l’une des appellations la mieux et la plus valorisée chez les cavistes parisiens » se félicite Éric Ajorque.
Une appellation portée par trois générations de vignerons
Depuis 2014 les Terrasses du Larzac sont une AOC à part entière. Une reconnaissance qui impose une délimitation parcellaire et des conditions de production qui garantissent le haut niveau de qualité et de typicité du terroir. « Ces exigences particulièrement importantes ont été remplies par 3 générations de vignerons qui ont participé de manière décisive à la révolution qualitative du Languedoc et à faire naitre l’excellence de notre terroir. Aujourd’hui nous souhaitons aller encore plus loin en devenant une appellation “locomotive”, qui tire le Languedoc vers le haut » explique Eric Ajorque. L’appellation devrait ainsi devenir Cru Languedoc dans les prochaines années….
Une terre d’accueil pour les jeunes vignerons
Ce dynamisme et cet élan, l’appellation le doit également à ses nouveaux vignerons. L’appellation Terrasses du Larzac comptabilise en effet 25 nouvelles installations depuis 5 ans, portant ainsi le nombre de caves particulières de 75 à 104. « L’appellation Terrasses du Larzac est une terre d’accueil depuis l’origine. C’est en effet un pays riche de par ses engagements et son ouverture d’esprit. Ce territoire s’est souvent appuyé sur les gens de l’extérieur pour avancer et grandir. En outre, les gens qui arrivent ici sont à l’image du terroir : dynamiques et solidaires » observe Eric Ajorque, lui-même installé sur ces terres depuis tout juste 6 ans. « Dès mon arrivée, j’ai été soutenu par des vignerons chevronnés, qui m’ont permis de gagner en efficacité et de pérenniser rapidement mon activité. Ici, la valeur du collectif est forte. Il faut dire que l’aire de production est loin d’être saturée. Il y a donc de la place pour tout le monde » conclut Eric
Ajorque.