Le Languedoc, de par son histoire, présente une richesse patrimoniale exceptionnelle avec des sites classés par l’Unesco ou Grands Sites de France, tels que le Canal du Midi, la Cité de Carcassonne, Saint-Guilhem-le-Désert… La viticulture s’inscrit dans ce contexte et certains vins de territoire y associent leur nom. Présentation.
Le Languedoc compte 16 IGP de territoire donc 6 sont classées dans la catégorie « Sites et patrimoine » : IGP Cité de Carcassonne, IGP Coteaux de Béziers, IGP Coteaux d’Ensérune, IGP Coteaux de Narbonne, IGP Coteaux du Pont du Gard, IGP Saint-Guilhem-le-désert.
Cité de Carcassonne
Carcassonne, ville médiévale célèbre pour ses remparts, où furent chassés au Moyen-Age les Cathares, se situe dans le département de l’Aude. La cité, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, témoigne de 2000 ans d’histoire et a toujours été associée à la culture de la vigne et du vin. Il faut dire que les sols à nature molassique sont favorables à une implantation optimale de la vigne. Le vignoble, bordé par la naissance des Pyrénées et par le Massif des Corbières, bénéficie quant à lui de l’influence du climat méditerranéen, porté par le vent marin chaud et humide, mais également du climat atlantique, soutenu par un vent frais et des précipitations fréquentes (700 mm de pluie/an). L’encépagement est également le reflet de cette particularité. La famille des cépages atlantiques (merlot, cabernet, cot) côtoie en effet celle des cépages traditionnels méditerranéens (carignan, cinsault, grenache, syrah). L’adaptation d’une grande variété de cépages à ces différentes situations pédoclimatiques, permet l’expression de vins riches et complexes, fruités, de grande finesse et d’une belle fraîcheur. Des vins qui sont aujourd’hui de véritables ambassadeurs de la ville et qui participent activement au développement économique régional.
Coteaux de Béziers
Bordés au sud par la mer Méditerranée, les Coteaux de Béziers s’étendent jusqu’au nord de la ville qui en constitue son centre géographique. Le vignoble bénéficie ici d’un climat méditerranéen propice à la culture de la vigne, qui est cultivée depuis la conquête romaine. A cette époque, les vignes couvraient déjà une très grande partie du territoire biterrois, aux côtés du blé et de l’olivier. Mais c’est à l’époque impériale, au 1er siècle après J.-C., que commence l’apogée de la viticulture biterroise. Plus tard, avec l’achèvement du Canal du Midi, la construction du port de Sète, puis avec la desserte du chemin de fer en Languedoc, les vins de Béziers s’exportent dans toute la France et l’Europe. La ville devient un véritable centre logistique avec la création d’un négoce et de nombreux entrepôts de stockage. Aujourd’hui, Béziers a gardé de son riche passé un important patrimoine hérité des périodes romanes et gothiques comme sa cathédrale, emblème de l’IGP Coteaux de Béziers. L’activité viticole y est toujours aussi importante mais avec une dynamique nouvelle, mettant en valeur les sols et la diversité des cépages. Grâce à leur savoir-faire, les vignerons ont su construire une identité forte qui séduit toujours plus les consommateurs.
Coteaux d’Ensérune
Situé sur une quinzaine de communes entre les fleuves Orb et Aude, au nord-ouest de Béziers, le territoire des Coteaux d’Ensérune doit son nom à la colline d’Ensérune, dont le sommet porte les vestiges d’un oppidum romain. Au pied de cette colline coule le canal du Midi, ouvrage exceptionnel classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, qui relie la mer Méditerranée à l’océan Atlantique en traversant l’aire géographique de l’IGP. Cette ouverture vers l’extérieur a permis une expansion de la viticulture depuis l’époque romaine, avec des développements technologiques et économiques importants. Dès 1901, les vignerons ont d’ailleurs été les précurseurs d’une démarche collective en créant à Maraussan la première cave coopérative dans le Midi viticole. Plus tard, ils ont été parmi les premiers à avoir entrepris la reconversion du vignoble pour l’adapter à l’évolution des modes de consommation. L’implantation de cépages, adaptés aux contraintes pédologiques et climatiques, contribue encore aujourd’hui à l’élaboration de vins de grande qualité. Des vins qui se partagent de manière équilibrée entre rouge, rosé et blanc et qui sont particulièrement réputés, tant pour leur côté gourmand et fruité que pour leur fraîcheur.
Coteaux de Narbonne
Le vignoble de l’IGP Coteaux de Narbonne, bénéficie d’un climat méditerranéen typique avec des entrées maritimes fréquentes, bénéfiques à la bonne maturité des raisins. Le vignoble est par ailleurs exposé aux vents souvent violents, mais très favorables au maintien d’un bon état sanitaire des raisins. Tant par son environnement pédoclimatique que par sa situation géographique, carrefour de circulation entre la Méditerranée et l’Atlantique, Narbonne a toujours été une ville de vin et de commerce. En témoigne son important héritage patrimonial tel que son Palais des Archevêques, son horreum, sa villa romaine dite des Lombard ou encore son pont des marchands. Le territoire dispose également d’une véritable richesse naturelle, avec notamment le massif de La Clape et son Parc naturel régional. L’IGP Coteaux de Narbonne bénéficie pleinement de ces atouts, et tout en gardant leurs racines historiques, les vins ont pleinement profité des évolutions technologiques que les vignerons ont mises en pratique. Des techniques œnologiques aujourd’hui optimisées notamment par la présence, dans l’aire de l’IGP, du centre de recherche de l’INRAE de Pech Rouge qui participe à créer les variétés de demain.
Coteaux du Pont du Gard
L’IGP Coteaux du Pont du Gard doit son nom au célèbre aqueduc romain. Autour du monument deux fois millénaire, s’étend un vaste vignoble des bords de la Méditerranée aux confins de l’Ardèche, des zones lagunaires de la Petite Camargue jusqu’aux rives du Rhône. Les vignes sont cultivées dans une vaste zone de collines et plateaux calcaires, très caractéristiques de la région gardoise, ainsi que sur des sables, cailloux et alluvions des plaines qui bordent la Camargue. Le long du Rhône ou des rivières côtières on trouve également des galets transportés par le fleuve… Les sols sont donc particulièrement variés. Cette région recèle par ailleurs une richesse patrimoniale exceptionnelle avec bien sûr le Pont du Gard, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, mais aussi Nîmes la Romaine, le duché d’Uzès, Beaucaire ville d’eau, d’art et d’histoire et Sommières ville de marché depuis le Moyen-Âge. La diversité des terres et des paysages se retrouve aussi dans les vins. Les rouges ont un caractère méditerranéen affirmé. Ils sont puissants, chaleureux mais toujours gourmands et équilibrés. Les vins rosés et blancs sont fins et élégants, amples et fruités, et invitent à la dégustation pour un plaisir immédiat !
Saint-Guilhem-le-désert
Le territoire de l’IGP Saint-Guilhem-le-désert s’étend des confins du Gard, englobe l’Hortus et le Pic Saint Loup pour venir se blottir aux pieds de la Séranne et du Mont Baudille, en surplomb de l’Hérault, fleuve côtier. Eloigné de la mer, le vignoble bénéficie d’un climat méditerranéen atténué avec peu d’embruns et une pluviométrie importante, de l’ordre de 800 à 900 mm. Le caractère tardif du climat et les fortes amplitudes de températures, liées à la présence des montagnes, permettent aux cépages une maturation lente et régulière favorable à la qualité et à la puissance aromatique des vins rouges et à l’élégance et la finesse des vins rosés et blancs. Voilà sans doute pourquoi ce territoire recèle des traces d’activités viticoles dès l’époque romaine. Mais c’est au Moyen Age que la culture de la vigne connaît ici un véritable essor, grâce notamment aux moines bénédictins qui joueront un rôle essentiel de préservation et de diffusion des pratiques viticoles. L’abbaye d’Aniane, fondée au VIIIe siècle par Saint-Benoît, en est d’ailleurs l’un des témoins, tout comme le château de Montferrand sans oublier bien sûr le village de Saint-Guilhem-le-Désert, joyau de l’art roman classé au patrimoine mondial de l’Unesco et Grand Site de France, qui a donné son nom à l’IGP.