Longtemps voué aux vins de consommation courante, le Languedoc est devenu en trente ans une terre de toutes les promesses… Explications.
Le vignoble du Languedoc s’étend sur une large partie du sud de la France, de l’Aude, au Gard, en passant par l’’Hérault et jusqu’aux Pyrénées-Orientales.
La variété du territoire est telle que certaines parties du vignoble bénéficient de la douceur du littoral méditerranéen tandis que d’autres sont soumises aux rigueurs du climat montagneux ou océanique.
« Cette diversité des terroirs explique à elle seule pourquoi le Languedoc compte autant d’appellations réputées, parmi lesquelles on peut citer : Pic Saint-Loup, Faugères, Saint-Chinian, Corbières, Minervois ou encore Terrasses du Larzac » remarque Jean-Benoît Cavalier, président de l’AOC Languedoc.
Un véritable effort qualitatif
Pourtant, le Languedoc a longtemps eu la réputation d’un vignoble pinardier, producteur de vins de table et de masse pour répondre aux besoins du marché. Mais depuis les années 80, l’orientation de la consommation vers des vins de qualité a débouché vers d’importantes restructurations du vignoble. Les viticulteurs ont réalisé de nombreux investissements, modifié l’encépagement et réduit les rendements.
« Certains cépages typiquement méditerranéens ont été réimplantés parallèlement à une réadaptation des cépages traditionnels » explique Jean-Benoît Cavalier.
Après avoir perdu le cinquième de sa superficie en trente ans, avec plus 170 000 ha arrachés, le vignoble Languedocien demeure encore aujourd’hui le plus grand vignoble du monde.
Un long travail de réencépagement
En trente ans, le vignoble languedocien s’est ainsi peu à peu métamorphosé. Le grenache, le mourvèdre et la syrah sont devenus les principaux cépages. Une question récurrente a également émergé : quel cépage sur quel terroir et pour quel type de vins ? « En Languedoc tout était à refaire. Les vignerons ont alors pu mener diverses recherches afin de déterminer le meilleur choix de cépages en fonction des conditions naturelles de terroir et de climat ainsi que du rendement voulu » souligne Jean-Benoît Cavalier.
Une terre de pionniers et d’expériences
Aujourd’hui cette adaptation continue. Mieux, le Languedoc est devenu au fil du temps une terre de pionniers et d’expériences. Les vignerons ont en effet poursuivi leurs recherches qualitatives.
Leurs efforts ont ainsi permis de faire évoluer les modes de conduites et de taille mais également de diversifier les méthodes de vinification. « La vinification séparée des cépages et l’art de leurs assemblages, puis les modes d’élevage permettent aujourd’hui d’aboutir à une très large diversité de vins, désormais reconnus pour leur qualité » ajoute le président de l’AOC Languedoc.
Un terroir où tout est possible
La diversité des productions, les profils des vins parfois totalement surprenants, grâce à l’introduction de cépages inattendues, donnent ainsi au Languedoc une image de vignoble du nouveau monde où tout est possible. « C’est sans doute ce qui explique la multiplication des AOC. Sans oublier que le Languedoc a développé une gamme de vins IGP ainsi qu’une production IGP d’Oc et de vins de cépages d’une qualité étonnante » conclut le président de l’AOC Languedoc.
Un vignoble particulièrement jeune
En Languedoc, l’âge moyen des vignes du bassin est de 21 ans et l’âge médian est de 16 ans (50% du vignoble a moins de 16 ans). Le vignoble est donc relativement jeune, situation résultant notamment de la restructuration du vignoble depuis le début des années 80 ; mais également des programmes d’arrachages en 2011 qui ont accéléré l’élimination de vignes anciennes. (Source : draaf.occitanie).