Premier cru reconnu en Languedoc en 1999, l’AOC Minervois La Livinière fête, cette année, ses vingt ans d’existence. Découverte…
L’AOC Minervois-La Livinière est une appellation issue de l’AOC Minervois. Elle définit un terroir qui se trouve au cœur du Minervois dans la région naturelle, dite du “Petit Causse”, située au bas du piedmont de la Montagne Noire. « Le terroir est délimité au nord par la ligne de crête de la Montagne Noire, partie la plus méridionale des Cévennes et au sud, par la succession des reliefs, des Corbières à la chaîne des Pyrénées » précise Isabelle Coustal, présidente du syndicat du cru Minervois-La Livinière.
L’appellation s’étend sur une superficie de 300 hectares et regroupe six communes : Azillanet, Azille, Cesseras, Félines Minervois, La Livinière et Siran. Elle produit environ 7 700 hectolitres par an.
Un terroir très pierreux
L’aire du terroir de Minervois La Livinière peut être considérée par ses sols et ses paysages comme une réplique miniature du Minervois, avec toutefois un terroir moins abrupt. « Cependant, la douceur des reliefs n’est qu’apparente. Ici aussi, l’érosion a fait son œuvre. On trouve ainsi de nombreuses gorges ainsi qu’une succession de collines particulièrement caillouteuses » observe la présidente.
Particulièrement variés, les sols de l’appellation sont constitués de diverses roches, témoins des différentes ères géologiques : un mélange de schistes, de grès, de quartz, de marbre et de calcaire, de cailloux, mais aussi de sables et d’argiles. « Le terroir de La Livinière est particulièrement pierreux, avec une alternance de calcaires compacts et de marnes calcaires sur les premiers monts et de marnes gréseuses et de grès sur les coteaux » explique la présidente.
Un terroir particulièrement sec
De par sa position entre la Serre d’Oupia et les collines de Laure-Minervois, l’aire de l’appellation La Livinière s’étend sur un secteur très sec. « Les précipitations sont ici très rares. Elles sont comprises entre 400 et 500 mm, avec un déficit hydrique estival important » relève la présidente. Toutefois, la chaleur diurne particulièrement importante dans cette zone est atténuée par une fraîcheur nocturne venue de l’air frais s’écoulant des crêtes de la Montagne Noire. « Le terroir de la Livinière est marqué par des écarts de température particulièrement importants entre le jour et la nuit. Au mois d’août, par exemple, il n’est pas rare d’avoir 30°C en journée et 15 °C la nuit. Cette fraîcheur est très bénéfique pour la vigne » souligne Isabelle Coustal.
Un encépagement typique du Languedoc
Selon le décret qui encadre l’appellation, les vins doivent provenir principalement des cépages suivants : Syrah, Mourvèdre et Grenache qui doivent représenter au minimum 60% de l’encépagement (dont 40% minimum de Syrah ou de Mourvèdre), un complément possible avec le Carignan, le Cinsault, le Terret, le Piquepoul ou encore l’Aspiran. « Dans les faits, à ce jour, la syrah a pris le dessus et représente, avec le grenache et le carignan, 90% de l’encépagement du cru » ajoute la présidente.
Des vins qui tiennent particulièrement la garde
La Livinière est une appellation de vins rouges puissants et élégants. Ce sont des vins à la robe brique sombre, aux arômes de garrigue, d’olive, de fruits noirs de cacao ou encore d’épices.
« On trouve également de fraîches nuances balsamiques ou mentholées, avec une pointe de minéralité. Bref, une harmonie singulière qui fait écho au terroir » souligne la présidente. A la mise en bouche, le vin se révèle velouté avec des tannins souples. « Ces caractéristiques permettent aux vins de tenir particulièrement bien la garde, au-delà de 8 à 10 ans » remarque Isabelle Coustal. Autre particularité : les vins doivent être élevés à la propriété, en cuve, en fûts ou en bouteilles. « Ils ne peuvent être commercialisés en AOC Minervois-Livinière qu’à partir du 1er janvier de la seconde année qui suit la récolte soit 13 mois d’élevage au minimum » précise la présidente.