La grêle, l’ennemi n°1
Au printemps, il n’est pas rare que les températures redescendent brutalement sous les –2°.
En cas de pluies intenses, l’humidité ambiante remonte et rencontre ces températures négatives. Quelques orages de grêles peuvent alors se former.
A noter : pour qu’il y ait formation de grêlons, il faut une température inférieure à 0 °C (en réalité – 15 °C) dans le nuage.
Les dégâts sur vignes, provoqués par des grains de glace d’au moins 5 mm de diamètre, peuvent parfois être très importants : défoliation, destruction des futurs sarments et des bourgeons. Ils peuvent affecter la récolte sur plusieurs années.
Comment s’en protéger ?
- Protection par filet
Le dispositif le plus efficace consiste à disposer le filet au-dessus des rangs, à plat, en « couverture totale ». Ce système permet d’assurer les interventions manuelles et mécaniques dans la vigne, mais il nécessite une infrastructure lourde pour l’installation, avec un impact esthétique. L’investissement est également important, de l’ordre de 20 à 25 000 € par hectare.
- Protection par ensemencement des nuages
Le principe de la lutte contre la grêle consiste à introduire artificiellement dans les nuages des noyaux glaçogènes d’iodure d’argent, de façon à augmenter le nombre de cristaux de glace et à réduire la dimension des grêlons. Ceux-ci tombent alors plus lentement et fondent en totalité ou en partie avant d’atteindre le sol.
Comment réagir en cas de grêle sur le vignoble ?
Si les rameaux sont éclatés et pelés jusqu’à leur base, la retaille s’impose.
L’objectif est de favoriser la repousse de sarments pouvant servir de support à la prochaine taille hivernale, et d’éviter les développements des parties blessées de la souche.
Si les rameaux herbacés ne sont ni éclatés ni pelés et qu’il reste des inflorescences intactes, il est inutile de retailler, le développement des rameaux de remplacement contribuera au renouvellement de la végétation.
Le gel, des effets parfois dévastateurs
Au printemps, le gel est lui aussi très courant.
Or, c’est justement à cette période que se forment les jeunes feuilles de vignes. Celle-ci sont très riches en eau et donc particulièrement sensibles au froid. Très fragiles, elles peuvent geler à partir de -2 à -3°C.
Les symptômes sont variables et dépendent du stade végétatif. Lors du débourrement, les bourgeons et les rameaux mesurant quelques centimètres brunissent et se dessèchent.
Si la gelée est faible, seuls les feuilles hautes et l’apex sont affectés. Ces gelées n’entraînent jamais la mort de la vigne.
Si la gelée est intense, il peut y avoir destruction totale de la végétation qui brunit après le dégel et prend un aspect de « salade cuite », avant de se dessécher, ce qui peut complexifier la taille de l’année suivante.
Comment s’en protéger ?
- Brassage de l’air
Le brassage d’air a pour objectif d’assurer une homogénéisation de l’air froid à proximité du sol avec l’air chaud en altitude. Ce brassage peut être provoqué artificiellement par l’utilisation de tours à vent ou d’un hélicoptère.
- Tours antigel fixes
Il s’agit en général d’une tour de 10 à 11 mètres de haut, surmontée d’une hélice à axe horizontal, légèrement inclinée. L’air est aspiré du côté extérieur de l’hélice et refoulé côté intérieur vers le bas.
Cette technique nécessite peu de main d’œuvre mais génère une nuisance sonore assez importante (70 à 100 dB à 300 m). Certains brasseurs d’air sont associés à un dispositif de chauffage qui permet d’optimiser la protection.
- Dispositifs de chauffage
Des brûleurs peuvent également être dispersés entre les rangs de vigne. Ceux-ci sont placés au ras du sol et la flamme horizontale est libérée dans une succession de tuyaux métalliques, qui servent de plaque rayonnante.
Des câbles électriques chauffants peuvent également être fixés le long du fil de palissage, sur lequel les baguettes et surtout les bourgeons sont alignés.
Sur les parcelles les plus exposées, le vigneron peut retarder le départ du débourrement en pratiquant une taille tardive.