« Les temps sont durs, dans le Gard comme partout ailleurs ! C’est toute la filière viticole qui est en crise ». C’est sur ces paroles que Denis Verdier, président de la fédération gardoise des vins IGP, a introduit la conférence de presse, mercredi 10 juillet dernier.
Un rendez-vous qui résonne un peu comme une mise au point, organisé à l’occasion des festivités estivales proposées par les IGP Cévennes et IGP Pont du Gard…
Une période particulièrement complexe
Il faut dire que la viticulture des vins IGP gardois traverse une période complexe, marquée par une baisse de la consommation et un marché qui régresse, happé par la concurrence des vins espagnols. « L’Espagne représente 69% des importations de vin en France à un prix moyen de 0,53€/L sur cette campagne » souligne la Fédération.
« A cela s’ajoute la baisse des prix au départ des caves, l’augmentation du prix de revient, la baisse des revenus, la hausse des charges d’exploitation ou encore les nombreuses contraintes administratives, autant de problématiques qui ne sont pas spécifiques au Gard » souligne Denis Verdier.
Des chiffres en baisse partout
Preuve de ce ralentissement, entre 2023 et 2024, sur le marché du vrac, on observe une baisse de 23 % des transactions de vins IGP. Cela affecte les IGP de département (-27 %) mais aussi celles de territoire (-12%). En grande distribution, principal circuit de distribution des vins en France (51% du marché français), l’ensemble des ventes de vins dits tranquilles est en recul de 4 %. « Alors que l’inflation ralentit, le marché du vin poursuit son recul en volume et en valeur », précise par ailleurs la fédération.
La couleur rouge (-3,3% en valeur), les produits AOP (-3% en valeur), les IGP de cépages (-5,4%) sont les plus touchés par cette tendance et entraînent l’ensemble du marché à la baisse. A l’inverse, la consommation de vins blancs (+3,3%) et rosés (+1,2%) maintiennent leur progression en valeur.
Miser sur l’innovation
Pour sortir de ce marasme, la Fédération Gardoise des Vins IGP mise avant tout sur sa capacité d’adaptation et d’innovation. « Aujourd’hui plus encore, il est crucial d’avancer et de continuer à se projeter, notamment pour les jeunes qui se lancent. Il ne faut pas avoir peur d’innover au sein de la filière et et poursuivre la diversification des produits », affirme le président de la fédération.
Des vins sans alcool
Parmi les pistes d’actions, les IGP du Gard annoncent se lancer dans le vin “sans alcool”. L’objectif : coller au plus près des tendances de consommation actuelles du vin en France. « D’après les nouvelles réglementations européennes, pour conserver l’appellation, les vins désalcoolisés peuvent descendre jusqu’à 6°. Or, cela permet réduire la teneur en alcool tout en préservant les composés aromatiques qui lui donnent son caractère », précise Denis Verdier. Autre piste étudiée : « élargir l’offre en vin bio pour répondre de manière plus quantitative et qualitative à la demande », ajoute le président de la fédération.
Développer encore l’œnotourisme
Outre l’innovation, les acteurs de la filière des IGP gardoises misent sur l’œnotourisme et la saison estivale pour revitaliser le secteur. « L’œnotourisme est un véritable levier pour la promotion des vins IGP. Cet été encore, les événements œnotouristiques se déploient et permettent de valoriser les vins et les produits locaux, autour d’animations conçues pour le plus grand plaisir des touristes. On dispose en effet d’une programmation estivale riche et variée avec deux mois d’animations non-stop » conclu Denier Verdier.
Evénements
Ainsi durant tout l’été, les vignerons gardois invitent les habitants et les touristes à découvrir et participer aux divers évènements œnotouristiques organisés par la Fédération :
La 11e Fête du vin en Cévennes le 4 août, sur la place de l’esplanade à Saint-Ambroix, de 10h30 à 22 h, en présence de 14 caves et domaines.
Les Vignerons sur le Pont : tous les mercredis de l’été au Pont du Gard (jusqu’au 21 août), avec soirées musicales et spectacles son et lumière.
