Une étude réalisée par l’institut CSA pour Millésime Bio sur la perception des labels bio et durables dans quatre pays européens dont la France montre l’avance des labels bio.
À l’occasion du salon Millésime Bio, les organisateurs associés à l’institut CSA ont souhaité interroger les consommateurs sur leur perception des labels bio et durables.
Pour cette enquête en ligne, réalisée en septembre 2022, 4 015 personnes issus de 4 pays (France, Allemagne, Belgique, Royaume-Uni) ont ainsi été sondés sur une quinzaine de labels nationaux et européens.
Mais pourquoi une telle étude ? « Aujourd’hui, on dénombre de nombreuses certifications “vertes”. Nous souhaitions simplement savoir si les consommateurs voient clair dans cette cohorte de labels », explique Nicolas Richarme, président de SudVinBio, intervenant lors de la présentation des résultats de l’étude. Selon lui, le risque est en effet « de multiplier les signes distinctifs, les logos et autres engagements vertueux et de brouiller les pistes autour de la bio et des efforts liés au développement durable ».
Le logo AB est toujours le plus connu et le mieux compris
Résultat, cette étude révèle que les labels bio l’emportent, par rapport aux autres familles de labels, sur les enjeux de notoriété et de confiance.
96% des consommateurs français reconnaissent un label bio, et 93% d’entre eux savent ce qu’il signifie, alors que 73% seulement de ceux qui reconnaissent le label HVE sont capables de dire de quoi il s’agit. 82% reconnaissent l’Eurofeuille et 62% disent savoir ce que le logo signifie.
Par comparaison avec les autres labels inclus dans l’étude, le label Haute Valeur Environnementale (HVE) est reconnu par seulement 39 % des consommateurs français, Vegan par 37%, Vignerons engagés par 36%, Terra Vitis par 30%, Demeter par 27%, RSE par 25% et Vin méthode nature par 23% tandis que la mention « Sans sulfites ajoutés » est reconnue par 55%.
Des marges de progrès en Belgique et au Royaume-Uni
La situation est en grande partie similaire en Allemagne où la connaissance des labels est quasiment aussi forte qu’en France (89 %). L’Allemagne se démarque en outre par un taux de connaissance des logos de biodynamie de 60 %, contre 22 % en France.
L’étude pointe toutefois des différences et d’importantes marges de progrès, notamment auprès des consommateurs Belges et Britanniques. Au Royaume-Uni, seuls 46 % des consommateurs savent ce qu’un des labels bio signifie, en Belgique le taux est de 55%.
« La pédagogie doit donc s’intensifier à l’export, qui enregistre une importante marge de croissance et de progression, devant un marché français qui lui ralentit », souligne Nicolas Richarme.
Des labels qui renforcent la confiance
Autre point fondamental, l’enquête révèle qu’en France, 71 % des sondés connaissant les labels bio estiment qu’ils renforcent leur confiance. Cette garantie s’explique notamment car la famille des labels bio est la mieux positionnée dans l’esprit des consommateurs, sur des critères majeurs tels que la non-utilisation de produits chimiques de synthèse, le respect de l’environnement, la préservation de la santé, la qualité organoleptique ou encore la fiabilité des contrôles.
Aussi, dès lors qu’on croise les facteurs, les labels bio se détachent par rapport aux autres familles de labels, ce qui pousse 61 % des répondants à considérer qu’il est justifié qu’un vin labellisé bio coûte plus cher qu’un vin non bio.
La France : la première puissance de vin bio au monde
En surfaces comme en chiffre d’affaires, la France est la première puissance de vin bio au monde. En 2021, dernière année complète de référence, tous les indicateurs sont en progression.
Ainsi, les surfaces en conversion continuent de croître : +20,9 % en 2021. Le vignoble bio français a été multiplié par 12 en vingt ans : 13 426 ha en 2001 contre 159 868 ha en 2021. Le marché du Bio pèse à lui seul 1,2 milliard d’euros en France, soit une hausse de 57,5 % entre 2019 et 2021, et 552 millions d’euros à l’export.
Quelles sont les aspirations des consommateurs ?
Réduction de l’empreinte environnementale du packaging, diminution des intrants œnologiques dont les sulfites, des circuits de distribution plus respectueux du producteur, si possible en circuits courts… Les consommateurs de vin sont ouverts à des démarches complémentaires au bio.
D’ailleurs, comme le souligne, Nicolas Richarme, président de Sudvinbio : « l’enquête démontre que les labels qui certifient des démarches en prolongement de la démarche bio, génèrent eux aussi de la confiance. Leur essor témoigne ainsi de la maturité de la filière bio puisque celle-ci permet aux opérateurs qui le souhaitent de tracer une voie complémentaire. D’ailleurs, de nombreux exposants de Millésime Bio sont doublement certifiés, ce qui permet de couvrir la diversité des attentes et des goûts des consommateurs actuels. »