Les vignes sauvages (Vitis sylvestris) produisent de petits grains noirs au goût amer, qui ont probablement été consommés comme aliments dès le Paléolithique inférieur, entre -500 000 et -120 000 ans. En témoignent les pépins retrouvés dans de nombreux sites paléolithiques de la Méditerranée et notamment sur le site de Terra Amata, près de Nice. Or, selon Giorgio Chelidonio, célèbre archéologue, il est vraisemblable que « les collecteurs de fruits ont constaté que le jus des raisins fermentait et se transformait en un liquide aux vertus multiples » explique-t-il. Cependant, pour lui, il est très compliqué de dater la découverte du vin par les hommes.
En revanche, des traces biologiques importantes attestent de la consommation de vin dès le Néolithique, période à laquelle la technique nécessaire à la production de boissons fermentées est désormais acquises par certaines sociétés sédentaires. Les résidus d’une boisson obtenue par fermentation de miel et de raisins ainsi qu’un hybride de bière de vin ont été identifiés dans des récipients en céramiques découverts dans le village de Jiahu, en Chine centrale. Les données chronologiques placent cette production entre 7 000 et 6 000 avant J-C.
Plus récemment, dans le Caucase géorgien, de grandes jarres identiques au Dolias romaines portant des traces de vinification de raisin, ont été datées à 8 000 av J-C. Ce sont les premiers vestiges de conception d’un vin, qui aurait alors été destiné à des pratiques religieuses.
Rubrique réalisée avec Marc Bibal, historien et commercial à la cave des Vignerons de Florensac.