Le département de l’Hérault s’est fixé comme objectif de devenir l’un des leaders européens dans le domaine de l’œnotourisme. Explications avec Kléber Mesquida, Président du conseil départemental de l’Hérault.
Quelle place occupe la filière vin dans l’économie du département ?
L’Hérault est le deuxième département viticole de France après la Gironde et le premier département viticole de la région Occitanie. Le vignoble représente 55% de la surface agricole et plus de 20% de la surface totale du département. On y recense 7 800 exploitations viticoles, 1200 caves particulières, et 59 caves coopératives.
À elle seule, la filière représente ainsi plus de 800 millions d’euros de chiffre d’affaires. Le budget annuel que nous consacrons à la viticulture est de l’ordre de 9 millions d’euros. Pour nous la viticulture est donc en enjeu fort. D’ailleurs, la vigne fait partie intégrante de l’identité de l’Hérault !
Sur le plan environnemental justement, comment accompagnez-vous les vignerons héraultais ?
Le département soutient les investissements des vignerons pour l’achat de matériel innovant afin de lutter par confusion sexuelle sur la maladie du ver de la grappe. Cette méthode entièrement naturelle est appliquée aujourd’hui sur plus de 9 000 hectares de vigne héraultaise.
Nous avons par ailleurs financé un centre d’expérimentation à Marsillargues afin de mener des recherches et des observations sur les cépages résistants. Nous lançons également au mois de juin prochain, un plan d’irrigation afin de permettre aux vignerons de s’adapter aux longues périodes de sécheresse et de rechercher de nouvelles ressources en eau. Actuellement, 25 % des hectares des vignobles héraultais sont irrigués, mais ce chiffre devrait augmenter.
Face à ces nouvelles contraintes économiques et environnementales, quels sont les moyens mis en œuvre pour permettre à la filière de rester sereine ?
L’œnotourisme est un secteur en pleine croissance qui revêt un potentiel de développement économique considérable ! C’est pourquoi nous avons souhaité placer cette activité à la première place de nos réflexions et de nos actions. L’enjeu est de taille : le département souhaite devenir une des premières destinations œnotouristiques en Europe !
L’objectif étant de séduire une nouvelle clientèle touristique mais surtout de valoriser le terroir héraultais. Pour aller dans ce sens, nous avons lancé le 27 février dernier l’Œnotour de l’Hérault. Le principe : fédérer l’ensemble de l’offre œnotouristique du département à travers un circuit de 515 kilomètres, faisant le tour de l’Hérault, jalonné de 59 caveaux-étapes.
Quelles sont les ambitions de cette nouvelle approche œnotouristique ?
L’Œnotour de l’Hérault relie les 24 routes touristiques du département, avec pour point commun le vin, mais aussi les plus beaux lieux à visiter, les grands sites à voir, les spectacles à ne pas manquer, les activités sportives à tenter, la gastronomie locale à expérimenter… L’ambition étant de « consommer l’Hérault » dans tous les sens du terme.
Avec l’Œnotour, nous attendons une augmentation de la fréquentation touristique, sachant que 20 % des visiteurs viennent dans l’Hérault pour découvrir nos vins. Or ces œnophiles dépensent davantage que les autres touristes. En développant l’offre et en la rendant plus claire et accessible, le chiffre d’affaires du secteur devrait donc augmenter.
La filière vin dans l’Hérault en quelques chiffres :
- 800 millions d’euros de chiffres
- 20% de la surface totale du département
- 7 800 exploitations viticoles
- 800 caves particulières
- 61 caves coopératives