Il est possible de soulager l’atmosphère d’une partie de son CO2 en augmentant légèrement le stockage du carbone dans les premières couches du sol. Explications…
Les sols sains constituent le plus grand réservoir de carbone sur la terre. Le premier mètre des sols mondiaux stocke entre 1500 et 2400 milliards de tonnes de carbone organique. En France, 3 à 4 milliards de tonnes de carbone sont stockés dans les 30 premiers centimètres de sols, soit trois fois plus de carbone que dans le bois des forêts.
Quand ils sont gérés de façon durable, les sols peuvent dès lors jouer un rôle important en faveur de l’atténuation du changement climatique, en stockant le carbone (séquestration) et en diminuant les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. En revanche, si les sols sont mal gérés ou cultivés au moyen de pratiques agricoles non durables, le carbone du sol peut être libéré dans l’atmosphère sous forme de dioxyde de carbone (CO2) et contribuer ainsi au changement climatique.
« Une réduction de 5 % des stocks de la terre représenterait ainsi l’équivalent de deux à quatre années d’émissions de gaz à effet de serre » précise une étude de l’ADEME.
Aujourd’hui, 25 % des sols de la planète sont fortement dégradés (41 % pour les sols cultivés) auxquels s’ajoutent chaque année 12 millions d’hectares supplémentaires.
Comment stocker davantage de carbone dans les sols ?
Restaurer les sols dégradés et adopter des pratiques de conservation des sols devraient toutefois permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant de l’agriculture, d’améliorer la séquestration du carbone et de renforcer la résilience au changement climatique.
C’est pourquoi, le regroupement d’experts scientifiques et techniques “Initiative 4p1000” encourage des actions visant à accroître de 0,4 % par an, soit 4 pour 1000, la capture du carbone dans les quarante premiers centimètres de profondeur. Selon ce comité, il est en effet possible d’atteindre un stockage additionnel de + 1.9 ‰ par an pour l’ensemble des surfaces agricoles et forestières, en mettant simplement en œuvre certaines pratiques agroécologiques et en stoppant l’artificialisation des sols.
Les pratiques à mettre en œuvre
C’est en grandes cultures, où le stock actuel est le plus faible, que réside le plus fort potentiel de stockage additionnel (86 % du total). Mais en viticulture, plusieurs pratiques sont aussi à développer, notamment : la mise en place de couverts intercalaires et intermédiaires (+35 % de stockage de CO2), l’agroforesterie (+19 %) ou encore l’apport de composts et la plantation de haies.
Le groupement “Initiative 4p1000” souligne par ailleurs « l’importance des politiques publiques pour favoriser le maintien des prairies permanentes, des zones humides et des forêts, où les sols ont généralement des stocks de carbone élevés, ainsi que pour stopper l’artificialisation des sols ».
Un accompagnement de la chambre d’Agriculture de l’Hérault
Devant cet enjeu environnemental fondamental, la chambre d’Agriculture de l’Hérault a mis en place tout un panel de formations, « aujourd’hui indispensables », souligne Jouanel Poulmarc’h, chargé d’expérimentation sur l’écologie des sols à la chambre d’Agriculture de l’Hérault. « La majorité des agriculteurs souhaite en effet pratiquer une agriculture durable, réaliser des aménagements et des investissements en concordance avec les enjeux climatiques et sociétaux actuels. Mais cela requiert non seulement certaines connaissances techniques de notre allié le « sol » mais aussi une méthodologie de travail. En effet, favoriser la vie du sol peut apporter des bénéfices mais parfois certaines contraintes qu’il faut savoir gérer ».
Apprendre à piloter efficacement son outil de production : le sol
Avec ces différents modules de formation, la chambre d’Agriculture souhaite ainsi permettre aux agriculteurs d’acquérir des connaissances globales pour réaliser un diagnostic complet de leurs parcelles et mettre en œuvre des actions adaptées en réponse aux enjeux climatiques, économiques et sociétaux. « Les formations que nous avons mis en œuvre se déclinent dès lors en une formation socle sur la vie du sol autour de laquelle s’articulent de manière logique des formations sur les couverts végétaux, le compost, la fertilisation et fertilité des sols, la gestion de l’eau par rapport à l’irrigation, et sur le travail du sol » précise Jouanel Poulmarc’h.
Différents modules de formations proposés
• Comprendre l’enjeu de la fertilisation 2 jours
Dans quel cas est-elle nécessaire et de quelle manière la mettre en place. Aborder les problématiques de la gestion du sol en viticulture.
• Raisonner sa fertilisation 1 jour
Comprendre d’une part le fonctionnement physiologique de la vigne et ses besoins en nutriments, et d’autre part, le fonctionnement du sol. Reconnaître les carences et piloter de manière optimale sa fertilisation.
• Couverts végétaux et lien avec la vie des sols 1 jour
Être capable de concevoir son projet de mise en place de couverts végétaux. Acquérir les bases sur l’intérêt et les limites des couverts végétaux, leurs rôles au sein de la pluralité des matières organiques du sol.
• Conversion d’un vignoble en AB 2 jours
Connaître les informations administratives nécessaires pour un passage officiel en Agriculture Biologique (réglementation, démarches et aides). Déterminer ses points de blocage.
Pour plus d’informations :
https://herault.chambre-agriculture.fr/chambre-dagriculture/notre-offre-de-services/formations/toutes-les-formations/