La rentrée est passée, et l’automne est déjà là… L’occasion de faire le plein de châtaignes et de tout savoir sur la production castanéicole des Cévennes !
Situées à l’extrême sud du Massif Central, les Cévennes bénéficient de la douceur de la Méditerranée toute proche. Entre schiste et granit, le terroir est particulièrement propice au développement du châtaignier. L’arbre recouvre d’ailleurs ici près de 100 000 hectares, dont 1500 sont récoltés et destinés à la production de fruits, qui « représente plus de 200 tonnes par an. Ici, plus d’une centaine de personnes exercent une activité liée à la production castanéicole » souligne Melissa Brun, présidente de l’association « Châtaigne Cœur Cévennes ».
Un savoir-faire local
La production de châtaignes dans les Cévennes est caractérisée par son implantation sur des terrains à fortes pentes, qui oscillent entre 500 à 900 mètres. Pour permettre une récolte plus aisée, « dès que les bogues commencent à s’ouvrir, nous installons des filets sous les arbres afin de retenir les fruits » précise la productrice. Jadis, la récolte se faisait avec un râteau en bois puis les châtaignes étaient séchées directement sur place, dans un sécadou (séchoir). Aujourd’hui les techniques ont évoluées, précise la productrice. « Après la récolte, les châtaignes sont aspirées, triées puis séchées dans un séchoir à air ambiant. Ce séchage est fondamental car il permet de conserver les fruits plus de deux ans ».
La récolte de la châtaigne débute généralement à la fin du mois de septembre et se termine autour du 15 novembre.
Restaurer et sauvegarder la châtaigneraie
Aujourd’hui, quelques producteurs perpétuent la tradition locale. Regroupés au sein de l’association « Châtaigne Cœur Cévennes »depuis 2015, une poignée d’entre eux s’évertuent également à restaurer et sauvegarder la châtaigneraie cévenole. « Depuis quelques années les châtaigneraies cévenoles sont particulièrement menacées tant par l’avancée des centres urbains, que par le changement climatique. La culture de la châtaigne ne cesse de reculer et a déjà disparu par endroits » déplore la productrice.
Réhabiliter les variétés anciennes
Au-delà de ce combat, l’association travaille afin de « valoriser la production locale et réhabiliter d’anciennes variétés locales ». C’est ainsi que sont nées les spécialités Castane, issues de châtaignes cultivées en bio et préparées sur place, dans le pur respect des traditions. « La gamme des produits Castane est élaborée autour de deux variétés cévenoles ancestrales, la pellegrine et la figarette. Les fruits sont cultivés selon les principes de l’agriculture biologique et la récolte est manuelle. Ils sont ensuite travaillés artisanalement sur place par nos producteurs, selon les recettes traditionnelles, dans l’exigence d’une qualité gustative et sanitaire irréprochable » explique Melissa Brun.
Des châtaignes qui se démarquent
« Les variétés de châtaignes cévenoles développent une saveur sucrée aux arômes de miel, de lait chaud, de patate douce mais également une odeur de caramel et de pain chaud » précise la productrice. Des saveurs intenses et gourmandes aujourd’hui déclinées en confitures, sirops et même en coulis. « Les produits de la marque Castane sont distribués en magasins bio et en épiceries fines mais également dans le milieu de la restauration», conclut la présidente de l’association.
Une production qui vient d’obtenir l’AOC
La figarette et la pellegrine, variétés de châtaignes cévenoles viennent d’obtenir une reconnaissance en AOC, le 24 septembre dernier. « C’est un label de qualité qui permet de valoriser et faire reconnaître la typicité de la châtaigne des Cévennes mais également le savoir-faire des hommes et des femmes de tout un territoire » souligne Melissa Brun.
Association Châtaigne Cœur Cévennes
Mas de Valmalle
30530 Chamborigaud
06 63 53 76 26