Réputée pour la qualité de ses produits, la technologie de pointe et la commercialisation, la cave de Sérignan porte désormais de nouveaux projets insufflés par son président, Pierre Calmel, récemment élu…
Au mois de juin dernier, Pierre Calmel a été élu la tête de la cave des coopérateurs de Sérignan-Sauvian-Valras-Vendres. Administrateur de la coopérative depuis 2014 et Président de l’IGP Coteaux de Béziers, il succède ainsi à Arnaud Lupia qui occupait ce poste depuis 6 ans.
Le nouveau président, âgé de 35 ans, incarne le renouveau et le dynamisme et entend relever quelques défis, dont celui de « moderniser l’outil de vinification avec un projet d’investissement pour la réception de la vendange 2021. L’objectif étant de développer le marché du vrac mais également de gagner encore en qualité ».
Les grands moyens pour développer l’œnotourisme
Dès le mois d’octobre le caveau de vente, dont les derniers travaux remontent aux années 2000, devrait également faire peau neuve. « Nous allons rénover entièrement l’espace afin de créer une nouvelle salle de réception capable d’accueillir un large public voire même des groupes de visiteur. Il nous fallait en effet un lieu pour proposer de nouvelles activités autour du vin, car ce projet s’inscrit dans une ambition globale de développement de l’œnotourisme » explique Pierre Calmel.
En parallèle des travaux d’aménagement de la cave, de nouveaux circuits touristiques sont d’ores et déjà à l’étude. « Il s’agit de proposer de nouvelles balades thématiques et sensorielles dans les vignes. Nous avons également mis en place une vigne pédagogique en collaboration avec le collège Lucie Aubrac de Béziers. Composée uniquement de cépages anciens et de variétés résistantes, cette plantation expérimentale a pour objectif de sensibiliser le public aux enjeux climatiques et à l’environnement » souligne le président.
Une cave soucieuse de l’écologie
Précurseur sur le biterrois, Pierre Calmel entend mettre un coup d’accélérateur sur l’aspect environnemental. « La cave de Sérignan est précurseur sur le biterrois en terme de pratiques agro-écologiques. Nous sommes notamment parmi les premiers à avoir mis en place la confusion sexuelle dans la plupart de nos parcelles pour lutter contre le ver de la grappe. Une majorité de nos vignerons est également entrée dans une démarche HVE depuis trois ans. Cette année, nous prévoyons par ailleurs d’élargir les démarches au label Terra Vitis » assure Pierre Calmel. « Il s’agit de répondre aux nouveaux enjeux sociétaux mais également de défendre et protéger notre terroir ».
Un terroir menacé !
Depuis quelques années, la cave de Sérignan fait face à un véritable cataclysme écologique. « Sur le vignoble de Sérignan, nous faisons face à un gros problème de salinité. Le débit du fleuve Orb est en effet de moins en moins important, ce qui permet à la mer de remonter plus en amont, dans les terres. Cette eau salée engendre déjà une baisse de rendement et les vignes finiront par dépérir » alerte le président.
Seul moyen de lutter contre ce phénomène, les submersions hivernales. « L’objectif est de recouvrir les parcelles de 300 millimètres d’eau à l’hectare, pour faire chuter le sel. Mais cela a un coût économique et écologique, l’eau étant une denrée précieuse » déplore le président de la cave. « L’idéal serait d’empêcher ces remontées salines par l’Orb, en créant un seuil de fond. L’eau salée étant plus lourde, elle serait ainsi bloquée » ajoute Pierre Calmel, en précisant : « les premières réflexions viennent enfin d’être engagées et nous espérons en voir rapidement les aboutissements ».