Alors que Carole Delga entame son deuxième mandat à la tête de la Région Occitanie, René Moreno, vice-président de la Commission Agriculture, Agroalimentaire et Viticulture à la Région Occitanie revient sur les actions de la présidente PS sortante, ainsi que sur les priorités de son nouveau mandat.
Comment s’est déroulée l’élection de Carole Delga, le 27 juin dernier ?
La présidente a été réélue sans difficulté pour les six prochaines années, avec 57,78% des voix, contre 24% pour le RN et 18,22% pour LR. Elle s’entoure de 15 vice-présidents, avec un renouvellement important des élus. 58% d’entre eux sont nouveaux. Nous disposons par ailleurs de 109 sièges sur les 158 qui composent l’exécutif régional, soit une majorité renforcée puisque nous en comptions 93 en 2015. Les électrices et les électeurs se sont ainsi largement prononcés par rapport au bon bilan de la présidente sortante et de sa majorité.
Quel est justement le bilan de ce premier mandat, concernant l’agriculture ?
L’agriculture, fait partie des principaux secteurs pour lesquels nous avons voté un budget en hausse en 2021, de l’ordre de 117 millions d’euros. L’objectif est d’accompagner encore davantage l’agro-écologie et l’agriculture durable. Nous sommes en outre la seule région de France à apporter une aide aux installés de moins de cinq ans, dans le cadre des aides à la plantation. C’est un bon signal qui est donné à la filière agricole, qui est un véritable poumon économique de cette région.
L’agriculture et la viticulture font d’ailleurs partie des nouvelles priorités de Carole Delga. Comment cela se traduit-il ?
La Région Occitanie marque sa volonté de continuer à soutenir les agriculteurs et viticulteurs, avec le maintien de mesures spécifiques pour faire face à la crise comme le Pass Rebond et Relance. La présidente Carole Delga a par ailleurs fixé trois priorités pour l’agriculture et la viticulture régionale : l’expansion du bio et la réduction des intrants, le développement des circuits courts vers les consommateurs et dans les cantines scolaires, et l’accompagnement des nouvelles installations agricoles, à travers une enveloppe de 1,8 million d’euros.
C’est là l’un des principaux défis de l’agriculture selon vous ?
Le renouvellement des jeunes générations est en effet un véritable enjeu pour l’avenir. C’est pourquoi nous avons mis en place le plan d’installation 2018-2021, que nous allons renforcer. Il s’agit d’aider les candidats à l’installation, à financer l’achat de foncier agricole. Pour ce faire, nous travaillons depuis plus de deux ans à la mise en place d’une structure qui associe la Région, la Safer, le Crédit Agricole, Coop de France, la Chambre régionale d’Agriculture, l’EPF et la banque des territoires. Celle-ci aura pour vocation d’acheter le foncier agricole à la Safer et de le mettre à disposition de candidats à l’installation pour un loyer modéré. A terme, ces nouveaux agriculteurs deviendront propriétaires en rachetant ces terres, déduction faite des loyers déjà payés. Cette structure devrait voir le jour dès la rentrée 2021.
L’agriculture fait par ailleurs face à un dérèglement climatique sans précédent. Quels sont les moyens mis en place pour y répondre ?
L’un des principaux enjeux concerne l’irrigation. Le territoire régional dispose de nombreux réseaux collectifs d’irrigation ainsi que de grandes infrastructures hydrauliques, mais il faut aller encore plus loin et exploiter de nouvelles ressources comme les eaux des stations d’épuration. La Région mène à ce titre de nombreuses études et plan de faisabilité. Un travail est également mené pour faire évoluer la réglementation concernant les retenues collinaires ou bassins de rétention. L’objectif est de pouvoir récupérer les eaux perdues, qui provoquent souvent des inondations, lesquelles pourraient profiter à l’agriculture.
Comment la Région accompagne-t-elle justement ces accidents climatiques, de plus en plus fréquents ?
Pour faire face à ces accidents, la Région finance déjà certains dispositifs ou éléments de prévention comme la mise en place de filets en arboriculture. Elle est également très attentive aux évolutions techniques et technologiques. Elle accompagne notamment de nombreuses études concernant les cépages résistants aux maladies ou à la sécheresse. La Région fait d’ailleurs partie du comité d’orientation viticole expérimental, présidé par l’IFV et la Chambre régionale de l’agriculture et elle est associée à un certain nombre de projets, à travers notamment la mise en place d’une prime pour encourager la plantation de cépages qui ne sont pas inscrits au catalogue national.
Un important fond de solidarité a également été débloqué pour soutenir les exploitations touchées par l’épisode de gel. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Le 16 avril dernier, les élus régionaux ont adopté à l’unanimité, sur proposition de la présidente de Région Carole Delga, une première aide exceptionnelle de 5 M€ pour soutenir les producteurs impactés par l’épisode de gel. Pour aller plus loin et soutenir les jeunes agriculteurs et les viticulteurs récemment installés, la Région Occitanie maintient également le versement des aides à la plantation prévues en 2021, même si les jeunes plants ont été gelés. En parallèle, un plan d’accompagnement a été mis en place pour ne pas perdre de parts de marché et faire face aux crises successives du Covid.
Pouvez-vous nous détailler ce plan de relance ?
Il s’agit d’un plan de 7 millions d’euros, destiné à soutenir les entreprises viticoles régionales à hauteur de 5,5 M€. L’objectif est de ne pas perdre de marché en France et à l’export. Ce dispositif doit durer 18 mois. En pratique, quand un domaine ou une entreprise investira 1 €, la Région apportera 1 € de subvention. Ce plan prévoit également l’attribution d’une enveloppe d’1 million d’euros aux cinq interprofessions régionales afin de leur permettre de renforcer leur communication. Une campagne d’affichage « Le vin c’est mieux en V.O., Vignobles Occitanie » d’un montant de 500 000 € est d’ailleurs prévue en complément. La Région se réserve enfin 500 000 euros pour mettre en avant l’ensemble de la production agricole et agroalimentaire, à travers une campagne « Consommons Occitanie ». Avec ce plan, chaque entreprise peut ainsi trouver un levier pour multiplier les nouvelles actions permettant d’assurer la pérennité de son activité.
Été 2021 : optimisme de rigueur sur le littoral d’Occitanie
Une étude menée par l’Agence G2A Consulting avec le soutien du Comité Régional du Tourisme et des Loisirs d’Occitanie (CRTL) confirme l’attractivité de la côte d’Occitanie cet été avec des taux d’occupation des lits en très forte croissance par rapport à 2020 (+23 points d’occupation sur la période comprise entre mi-juillet et mi-août). Tous les types d’hébergements analysés enregistrent des taux d’occupation record par rapport à 2020. Dans le détail les campings tirent particulièrement bien leur épingle du jeu avec un taux d’occupation en hausse de 37,6% sur l’ensemble de la période, tout comme les hôtels : + 44% ( +20,6% pour le cœur de saison). La palme revient néanmoins aux résidences de tourisme avec +50% sur la totalité de la saison (+39,4% en cœur de saison). « Ces données objectives démontrent l’appétence retrouvée pour le littoral d’Occitanie qui bénéficie d’une image positive et attractive en raison de ses grands espaces préservés, de son climat privilégié, de son offre d’activités de pleine nature variée et d’un arrière-pays au patrimoine culturel remarquable permettant d’offrir des vacances riches de sens » explique Jean Pinard, Directeur du CRT, qui prédit « une saison exceptionnelle à-même de redonner du baume au cœur à toute la filière touristique après une période tourmentée »