Le Département de l’Hérault et ses partenaires ont lancé le programme Œnomed pour développer des pratiques viticoles plus “vertes” sur le pourtour méditerranéen.
Lancé en novembre 2020 et déployé jusqu’en mai 2023, le programme Œnomed est un projet pilote, totalement inédit, de coopération transfrontalière entre la Tunisie, le Liban, l’Italie et la France. « Il s’agit d’un ambitieux programme en construction, dont l’objectif est d’inscrire dans une démarche durable les entreprises des filières viti-vinicoles installées sur le pourtour méditerranéen », explique Mohamed Ben Cheikh, Président de la fédération des producteurs de vins de l’UTICA (Union tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat) et chef de file du programme Œnomed.
Quatre territoires méditerranéens sont concernés :
• le département de l’Hérault,
• le nord-est de la Tunisie,
• la réserve des cèdres au Liban,
• la région Latium en Italie.
Répondre aux attentes des consommateurs
Le projet tire ses racines de l’importance du secteur du vin pour la région méditerranéenne à plusieurs niveaux : économique, social et environnemental. « Les consommateurs, de plus en plus écologiques, font pression sur les producteurs de vin pour qu’ils atteignent une plus grande durabilité, comme en témoigne la demande croissante de vins bio dynamiques », explique Mohamed Ben Cheikh, ajoutant : « les PME du secteur doivent relever ce défi si elles veulent rester compétitives ».
Accompagner les entreprises de la filière
Pour engager les viticulteurs de la filière dans cette démarche « verte », le projet prévoit notamment un soutien financier et technique, à travers des démarches participatives. « L’accompagnement proposé associe des collectivités, des organismes de recherche ainsi que des structures de promotion et de commercialisations des vins. Des partenaires de poids, axés sur les innovations vertes » précise Mohamed Ben Cheikh.
Le programme comprend également la création d’un label de qualité baptisé “Vins des aires protégées méditerranéennes”. L’idée est de tirer parti des atouts naturels uniques des aires protégées méditerranéennes. « Ces zones ont un énorme potentiel qui réclament des entreprises vertes et respectueuses de l’environnement », confirme-t-il.
Expérimenter de nouvelles pratiques
« Il s’agit également de valoriser les spécificités du territoire, en adoptant des innovations écologiquesqui s’inscrivent dans le marché du Bio » remarque le chef de file du programme Œnomed.
L’objectif du travail mené par les 4 pays participants est en effet d’établir une charte méditerranéenne proposant des pratiques nouvelles et innovantes qui seront appliquées par des domaines viticoles volontaires.
Le département de l’Hérault mobilisé
Dans l’Hérault, des essais culturaux et agro-écologiques seront menés sur deux secteurs : le bassin de Thau et le massif de la Gardiole en partenariat avec Sète Agglopole ainsi que sur le Grand site de Minerve, avec le concours du Pays Haut Languedoc et vignobles.
« L’Hérault s’est largement mobilisé, pour optimiser la démarche et déployer son action sur le territoire », se félicite Yvon Pellet, Vice-Président délégué à l’économie agricole du Département de l’Hérault.
Les scientifiques de l’INRAE, le syndicat de l’appellation AOC Languedoc ainsi que les professionnels de la viticulture héraultais devraient par ailleurs apporter leur contribution au programme.
Des actions spécifiques à l’Hérault
En parallèle, quatre grandes actions vont être menées sur le territoire héraultais :
• une expérimentation sur les cépages résistants ;
• la mise en place d’un plan irrigation raisonné ;
• la réduction de produits phytosanitaires (lutte naturelle contre les ravageurs de la vigne) ;
• l’adoption des pratiques agro-environnementales de la démarche HVE (Haute Valeur Environnementale). « Concrètement, Œnomed va permettre l’amélioration des pratiques viticoles dans les zones fragiles du territoire pour mieux les protéger », confirme Yvon Pellet.
Pour ce faire, une enveloppe de 700 000 € à été allouée par Œnomed aux trois partenaires héraultais (Département de l’Hérault, INRAE et syndicat des AOC Languedoc) pour mener à bien cette démarche.
Réalisations prévues dans les quatre pays
• Création d’une marque de qualité « Vin des aires protégées méditerranéennes »,
• Chartes locales et méditerranéennes sur « la viticulture innovante dans les aires protégées » signées par 80 MPME,
• 40 services de conseil fournis aux entreprises concernées pour la mise en œuvre des chartes locales et des campagnes de promotion
• Participation à 30 foires internationales du vin avec des stands « Vins des aires protégées »,
• Mémorandum d’accord sur les plans d’action locaux « Définir les vignobles du futur » signé par 12 MPME,
• Organisation de rencontres business-to-business pour mettre en relation les producteurs de vin avec les acheteurs et distributeurs internationaux,
• Au moins 40 MPME soutenues financièrement pour développer la production de vin durable dans les espaces protégées et mettre en œuvre des campagnes de marketing.
Budget total
2,7 millions €
Contribution de l’UE
2,5 millions €