Dans l’Antiquité, certaines tombes celtes dédiées aux héros guerriers étaient équipées d’un écoulement permettant le déversement de boissons. D’autres contenaient des récipients fixés au sol ou au plafond. Ces contenants étaient utilisés pour les libations rituelles au cours de cérémonies funéraires et pouvaient même parfois renfermer les cendres du défunt. L’association d’un liquide aux vertus conservatoires à ses restes devait en effet lui permettre d’accéder à une forme d’éternité.
En Grèce hellénistique, des rituels similaires sont également organisés en l’honneur des dieux et donnent lieu à la construction de fosses à libations creusées dans les sanctuaires. Elles accompagnent des banquets et des festins au cours desquels on sacrifie nombre d’animaux.
Lorsqu’à partir du IIe siècle avant notre ère le vin arrive massivement d’Italie, des centaines d’amphores sont ainsi jetées au fond des puits à offrandes et s’y accumulent. L’abondance des récipients liés à la consommation du vin retrouvés dans divers sanctuaires, atteste ainsi le rôle essentiel du vin dans les derniers hommages rendus aux défunts.
Les indices disponibles permettent alors de penser que le vin était intégré aux différentes étapes du rituel accompagnant les funérailles, caractérisées alors par la pratique de la crémation. En outre, la découverte de pépins de raisin carbonisés dans de nombreuses tombes héraultaises, suggère que les fruits de la vigne pouvaient être consommés ou offerts au défunt. À Nîmes, on découvre également de nombreux fragments de vases à boisson, dispersés dans la fosse sépulcrale. Il s’agirait ainsi probablement des restes de la vaisselle du repas partagé entre les vivants et le mort. Les vases détruits pouvant correspondre à la part du défunt.