Les salons des vins s’organisent désormais sur la toile !

Les salons et dégustations de vins se déroulent en ligne

Présenter ses vins et les faire déguster tout en restant chez soi, c’est le concept inédit des salons professionnels digitaux, qui fleurissent sur la toile. Une véritable alternative pour poursuivre les liens commerciaux à l’ère du Covid-19…

Prowein, Wine Paris, London Wine Fair… Autant de grands rendez-vous encore manqués cette année. Et face à la crise sanitaire qui s’éternise, le retour des salons en présentiel paraît encore bien loin. Heureusement, les salons virtuels offrent une véritable solution pour commercialiser les vins, « car pendant ce temps, la filière viticole n’a pas cessé de produire. Il faut donc continuer d’écouler les stocks et trouver des alternatives » remarque Anaïs Laborde, directrice commerciale chez Hopwine.

La création d’un nouveau concept

Premier du genre en France, ce salon est né de l’association de Vinovae et Tyméo, une agence de communication spécialisée dans les vins et spiritueux. Il associe une présentation digitale des vins sur une plateforme internet, à une dégustation réelle , organisée à distance. « Durant une semaine, les professionnels internationaux de la filière viticole visitent les différentes boutiques virtuelles des producteurs, échangent avec eux et choisissent les vins qu’ils souhaitent déguster. A l’issue du salon, Hopwine reconditionne les bouteilles des producteurs en échantillons certifiés de 2 cl et les expédient dans le monde entier aux professionnels qui en ont fait la demande » explique Anaïs Laborde. Grâce à cette technologie d’échantillonnage, « les producteurs économisent l’ouverture de nombreuses bouteilles. Nous prenons également en charge les éventuels frais de douane » ajoute la directrice commerciale.

Une nouvelle forme de relation

Autre avantage et non des moindres, les salons digitaux permettent aux producteurs de cibler exclusivement les professionnels qui les intéressent tant au niveau de leur activité que de leur zone géographique, « le tout en évitant les coûts inhérents à tout déplacement, ce qui n’est pas négligeable » souligne Jeanne Fabre, présidente de la Commission Millésime Bio.
Les salons digitaux ont ainsi fait émerger une nouvelle forme de mise en relation, plus simple mais aussi plus accessible. « La première cession du salon Millésime Bio a accueillie plus de 3 000 e-visiteurs sur 3 jours et permis d’initier plus de 15000 échanges sur la plateforme. A noter également la véritable dimension internationale, puisque près de 46% des e-visiteurs étaient étrangers » se félicite Jeanne Fabre.
De nouvelles dates programmées
Devant la demande soutenue des producteurs, Sudvinbio, l’organisateur du salon Millésime Bio a d’ailleurs pris la décision d’organiser une deuxième cession virtuelle, du 18 au 19 mars dernier. « Certains vignerons n’ont pas mesurés tout de suite l’intérêt de cette nouvelle formule digitale. Mais devant le premier bilan particulièrement positif, ils ont été nombreux à nous faire part de leur envie d’y participer. Et puis, il faut savoir aussi que les formats de ces nouveaux salons sont très courts. Il s’agissait donc aussi de permettre aux exposants de la première édition de revenir pour poursuivre le travail commercial initié » remarque la présidente de la Commission Millésime Bio.
De son côté, le salon virtuel Hopwine, qui fait déjà état de 5900 visites cumulées sur la plateforme, réitère également l’événement, du 19 au 23 avril 2021. « L’objectif de ces nouvelles dates est aussi de limiter le nombre de participants lors des cessions et d’éviter ainsi une surcharge de la plateforme » précise Anaïs Laborde.

L’émergence de nouvelles initiatives

Outre Millésime Bio et Hopwine, nombreux sont les vignerons à lancer leur propre formule digitale. C’est le cas notamment du domaine Blanville à Saint-Pargoire, qui organise depuis novembre dernier des dégustations en ligne pour ses clients particuliers. « L’annulation du salon des vignerons indépendants de la Porte de Versailles a été pour nous particulièrement compliqué. Celui-ci représente en effet une perte de 13 000 euros de notre chiffre d’affaires » confie Margaux Nivollet, responsable du domaine avec sa sœur Charlotte.
Devant la frustration de leurs clients et le manque à gagner, les deux sœurs ont ainsi eu l’idée d’organiser leur “mini-salon” online. « Les clients commandent un coffret de trois bouteilles et reçoivent un lien pour participer à une dégustation virtuelle, lors de laquelle nous présentons les vins mais aussi notre terroir » explique la jeune femme.

Une conversion du vin au web

Seul prérequis, pour organiser ces salons “nouvelle génération” « les producteurs doivent impérativement disposer d’un site internet opérationnel » précise Margaux Nivollet.
Mais s’ils étaient encore timides avant le confinement, la présence des vignerons français sur la toile s’est considérablement étendue en quelques mois, remarque de son côté, Jeanne Fabre, présidente de la Commission Millésime Bio. « La filière était jusque-là peu digitalisée, mais la crise du Covid a provoqué une conversion rapide du vin au web ». Les vignerons bousculés par l’arrêt des livraisons, étranglés par les annulations des visites au domaine, ont ainsi été des milliers à créer ou à développer une e-boutique. De véritables vitrines qui permettent « de limiter l’effondrement des ventes et de garder le contact avec notre clientèle, voire même de développer notre activité », assure Margaux Nivollet.

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