Entre Cévennes et Méditerranée, Saint-Christol est un village de vignerons situé dans l’Hérault, à la limite du Gard. Ses sols anciens essentiellement composés de terrasses de galets roulés et son climat méditerranéen sont propices à la forte générosité qu’offrent ses vins.
Un terroir chargé d’histoire…
Saint-Christol est célèbre pour ses vins depuis le XIIe siècle ! Son origine date de la création d’une commanderie des Chevaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, en 1139. Très vite, ces Hospitaliers tireront parti des qualités de leur terroir et feront découvrir et apprécier les vins du cru aux grands de leur monde. « Les vins de Saint-Christol acquirent très tôt une réputation de qualité et d’aptitude à voyager vers des pays lointains comme la Scandinavie et la Russie… On dit même que saint Louis n’y fut pas insensible », raconte Serge Guinand, président du Syndicat des vins de SaintChistol.
Des influences maritimes
Le vignoble de Saint-Christol s’étend sur 230 hectares autour du village. Son terroir est marqué par la particularité du climat méditerranéen (chaud le jour et plus frais la nuit). La partie sud de l’aire d’appellation est plus directement soumise à l’influence maritime, car aucune barrière n’est présente entre la mer et les coteaux. Résultat, les raisins mûrissent plus rapidement, de 8 à 15 jours, contre 1 à 3 semaines pour l’autre côté du village. « Ce phénomène est propice à une grande concentration en sucre et en arômes et donc à une grande générosité des vins », ajoute Serge Guinand.
Des cépages adaptés au climat
L’appellation Languedoc Saint-Christol produit des vins rouges uniquement. Les cépages principaux sont le grenache, le mourvèdre, et la syrah. « Le mourvèdre trouve ici un terroir de prédilection, car il apprécie la chaleur et l’humidité ». Toutefois, devant l’accélération du réchauffement climatique et la répétition des épisodes de canicule, le syndicat réfléchit à un nouvel encépagement. « Nous essayons d’anticiper et de sélectionner des cépages résistants, tels que le carignan », explique Serge Guinand. Originaire d’Espagne, le carignan est un cépage vigoureux, peu sensible à la sécheresse et au vent. Il préfère les terroirs chauds et très ensoleillés. « Il a été massivement arraché car il produisait trop mais il répond parfaitement bien aux conditions climatiques actuelles. L’appellation souhaite donc l’inscrire dans les cépages principaux ».
Des sols complexes
Implantée entre 50 et 100 mètres d’altitude sur des reliefs vallonnés, l’aire d’appellation Languedoc Saint-Christol offre une grande variété de sols. « Sur les mêmes parcelles, il peut y avoir jusqu’à trois sols différents : des galets roulés, des alluvions ou encore des argiles, déposés par la Durance à une époque où la rivière était plus grosse que le Rhône et où elle le traversait. Enfin, un dernier type de sol, composé de marnes blanches, apparaît également selon les zones » ajoute Serge Guinand. Les spécialistes expliquent cette grande variété géologique par les montagnes qui recouvraient la mer à l’ère du quaternaire. Les alluvions déposées en couches successives, les unes après les autres, ont subi une érosion active due aux forts dénivelés des coteaux, les dégradant et les mélangeant, pour constituer in fine un terroir où tout s’imbrique et fusionne. « L’amalgame de tous ces sols, propre au terroir de Saint-Christol, aboutit à des typicités de vins très complexes et hétérogènes », conclut le président du Syndicat.