2007 signe la reconnaissance officielle de l’appellation régionale AOC Languedoc. L’objectif, réorganiser l’ensemble de la gamme des AOC du Languedoc… Explications avec Jérôme Villaret, Délégué général du CIVL.
En quoi la réorganisation des AOC était-elle nécessaire ?
Le terroir languedocien est le plus grand vignoble du monde à indications géographiques, AOC et IGP confondues. Or, il y a encore une dizaine d’années, ces terroirs d’exception étaient éparpillés un peu partout. L’idée a germé de créer une grande appellation pour les rassembler, qui porterait le nom de notre région commune, Languedoc.
Cette appellation est aujourd’hui le socle d’une organisation pyramidale de l’ensemble de la gamme des AOC. Elle assure une meilleure lisibilité aux consommateurs. Elle permet également une plus grande cohérence de l’offre. Cette restructuration nous a notamment permis de nous positionner sur un marché de cœur de gamme et de vins de marque qui représentent 90 % de la commercialisation mondiale du vin. Les AOC Languedoc connaissent d’ailleurs depuis une véritable progression à l’export.
Cette nouvelle structure vous permet donc d’atteindre de nouveaux marchés ?
Prenons un exemple, celui du rosé. Les terroirs du Minervois produisent 15 000 hectolitres par an, les Corbières 20 000 hl, les terroirs de l’AOC Languedoc, 25 000 hl. Il s’agit à chaque fois de petites productions qui ne nous permettaient pas, il y a encore dix ans, de rivaliser avec le marché américain ou australien, ni de répondre aux besoins des grandes marques. En réunissant nos appellations sous la dénomination régionale Languedoc, les entreprises de négoce peuvent désormais trouver chez nous les volumes nécessaires à leurs besoins et assembler des rosés issus de tous nos terroirs. En 2017, nous en avons ainsi commercialisé plus de 14 millions de bouteilles de vin rosé en AOC Languedoc. Aujourd’hui, nous sommes donc capables de fournir de grandes enseignes françaises et internationales avec une offre claire et structurée.
36 appellations se structurent au-dessus de l’appellation régionale Languedoc. Et d’autres AOC devraient encore voir le jour…
Première à être reconnue en Languedoc en 1999, l’AOC Minervois La Livinière a ouvert la voie de cette reconnaissance, suivie en 2005 par l’AOC Corbières-Boutenac. Petit à petit, nous avons poussé au niveau de l’interprofession pour que cela s’accélère. En 2013, l’AOC Picpoul de Pinet devient AOC, en 2014 c’est au tour de l’appellation Terrasses du Larzac, suivie un an plus tard par l’AOC La Clape. L’année 2017 voit la reconnaissance de l’AOC Pic Saint-Loup…
Aujourd’hui une trentaine de terroirs méritent encore d’être reconnus AOC. Du côté des Corbières, c’est le cas notamment de l’Alaric et de Durban ainsi que Laure Minervois et Cazelle pour les Minervois. D’autres dénominations Languedoc comme Montpeyroux, Saint-Saturnin, Pézenas ou encore Grès de Montpellier devraient également obtenir leur propre appellation danVoir l’articles quelques années.
Au mois de décembre dernier, vous avez signé une convention avec les trois autres interprofessions vinicoles, la Région Occitanie et la marque Sud de France, dans quel objectif ?
Cette convention vient sceller une nouvelle organisation avec les vignerons du SudOuest. Nous allons nous regrouper sous une bannière commune « Occitanie-Sud de France ». La mutualisation des moyens des quatre interprofessions régionales va ainsi permettre de faire rayonner l’ensemble des vins de la Région Occitanie et de présenter une offre symbolisant l’identité d’un territoire commun. En associant nos forces et en présentant ensemble ce magnifique vignoble sous cette bannière, nous avons clairement une voix qui porte plus haut et plus loin, jusqu’à Londres, New-York, Boston ou encore Shanghaï…